Sanwie - 11 avril 2024
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Pepper Grinder
Quoi de plus jouissif que de forer encore, encore et encore, à une vitesse folle? C’est ce que le micro-studio Ahr Ech nous propose avec son premier jeu, édité par Devolver digital, connu pour avoir lancé plusieurs pépites indépendantes telles que Cult of the Lamb ou encore Inscryption.
Derrière Ahr Ech games, on peut découvrir un développeur, Riv Hester, qui, avec l’aide de XEECEE pour la musique et de M2P games pour le portage sur switch, nous fait découvrir une petite histoire de piraterie assez sympathique. Le jeu est sorti, le 28 mars 2024, sur Steam et Nintendo Switch pour la modique somme de 14,99€.
Alors, enclencher votre grinder et lançons nous dans ce petit test d’un jeu indépendant prometteur.
Tout d’abord, l’histoire, Pepper Grinder est un jeu qui a comme héroïne, une pirate. Cette dernière, du nom de Pepper, s’échoue sur une île à la suite d’une attaque et découvre, en reprenant ses
esprits, que son trésor a été dérobé par un ennemi inconnu et une bande de narvals ultra énervés. En tentant de rattraper ces infâmes voleurs (le comble pour un pirate), Pepper chute dans les profondeurs de l’île juste après avoir attrapé une foreuse plantée dans une paroi. Et voici comment débute le jeu, une Pepper et sa foreuse multifonctionnelle partant dans les limbes de cette mystérieuse île pour récupérer son bien et faire sa fête à la moindre bestiole qui se mettra sur son chemin.
Le scénario, en lui-même, n’est pas forcément original mais même si cela semble banal, il vous envoie dans une escapade riche en aventures et en défis. Malheureusement, le jeu ne propose que 4 mondes, certes magnifiques mais assez vite finis, de par son nombre de stages et de son apprentissage des mécaniques de gameplay assez rapide à prendre en main.
Au niveau graphique, on ne peut que s’émerveiller devant ses décors ultra colorés et ses personnages “so punchy”, clin d’oeil à Menthe ou aux narvals ultra énervés mais si mignons. Le pixel art, accompagné de toutes ses couleurs, donne un aspect vibrant et revigorant qui attire les yeux des joueurs sur le moindre détail dans ses niveaux. Même l’aspect carte au trésor des mondes est exceptionnel. En plus d’être détaillé, il éveille l’aventure en nous et nous pousse à l’exploration et l’envie d’aller jusqu’au bout pour découvrir la suite.
La bande-son, créée par XEECEE, colle parfaitement au jeu. Dès l’ouverture du jeu, vous entendez un petit narval qui se fout de votre tête pour ensuite, arriver sur l’intro d’un menu principal rythmé à souhait avec l’animation d’un crâne sur une grinder. Le sound design est lui aussi aux petits oignons, que ça soit la foreuse dans ses multiples tâches, les cris des narvals et les décors qui se désagrègent. Tout est fait pour que l’immersion soit totale. Et les musiques, électro-jazzy, saupoudré de lo-fi, ambiancent le joueur lui donnant envie de rester sans bouger juste pour écouter et profiter.
En ce qui concerne le gros morceau du jeu, donc le gameplay, Pepper Grinder est un jeu de plate-forme au demeurant conventionnel mais aux mécaniques très intéressantes. Riv Hester arrive à nous donner un plate-former rendant hommage aux classiques du genre (Donkey Kong, Drill Dozer, Yoshi’s Island, etc) et à le moderniser en lui donnant ce peps qui manquent généralement à ce type de catégorie. Il est divisé, comme je le cite ci-dessus, en 4 mondes, divisé, eux aussi, en plusieurs niveaux. Ces derniers sont développés et conçus avec brio, vous donnant envie de tout explorer et découvrir les nombreux lieux cachés de chaque stage.
Pour ce qui est de votre personnage, Pepper a une jauge de vie à l’ancienne, c’est-à-dire qu’elle a 4 points de vie (comme les cœurs dans Zelda) et à chaque coup reçu ou chute dans le vide, elle perd une de ses barres jusqu’au KO technique. Dans les stages classiques, vous aurez des points de passage (un peu comme les drapeaux dans les jeux Super Mario), à différents endroits, qui vous permettront de revenir avec toute votre vie, pour retenter le parcours échoué.
Pour éviter toute frustration, vous pourrez l’augmenter temporairement jusqu’à 4 points de plus, grâce aux pièces et autres pierres précieuses, ramassées lors des différents niveaux. Pour continuer sur l’argent du jeu, ce dernier vous permettra, en dehors de la vie, d’acheter des stickers à collectionner. L’autre monnaie du jeu, les skull coins ou pièces de crânes, éparpillées dans les différents stages au nombre de 5, vous permettront d’acheter des skins de couleurs pour votre cape et vos cheveux mais également une clé par monde, débloquant un niveau caché, et enfin des tableaux de différents stages sur lesquels vous pourrez vous amusez à créer des saynètes avec les stickers plus haut.
La foreuse de Pepper, quant à elle, comme je le dis plus haut, est multifonctionnelle. En plus de vous permettre de creuser la terre, la neige ou surfer sur l’eau, elle fonctionne pour bien d’autres mécaniques tels que l’utilisation d’un grappin, d’un robot géant, de véhicules ou même d’armes. Mais ce qui est grisant dans ce gameplay, c’est la vitesse. Ce sentiment de n’avoir rien qui peut vous arrêter à part vous même est rare dans les jeux vidéos de nos jours et c’est un vrai plus pour ce développeur d’y avoir pensé. Dans ses 4 mondes, on peut découvrir plusieurs biomes, comme la plage ou la ville, qui ont tous une mécanique propre à son environnement (découverte du grappin, destruction de bâtiments, de blocs de glace etc). Dans ces mêmes mondes, vous découvrirez 4 boss qui vous donneront du fil à retordre. Attention, ils sont difficiles mais, comme pour une certaine catégorie de jeu, mémoriser leurs patterns vous permettra d’en venir à bout. On les considérera comme des boss plus exigeants que difficiles.
Ce qui plaira aux joueurs aguerris, c’est le speedrun mis en place dans le jeu avec, pour chaque stage, un mode classique qui vous fera avancer dans le jeu et un mode chronomètre qui augmentera la difficulté du jeu à un tout autre niveau. Attention aux crises de nerfs, on ne lance pas le clavier/manette par la fenêtre ou dans l’écran.
Les points positifs:
Graphismes pixel art hauts en couleurs
OST magistrale
Mécaniques de gameplay innovantes
Les narvals énervés trop choupi
Prix attractif
Les points négatifs:
Le jeu est trop court
Mon avis personnel et ma note:
En conclusion, Pepper Grinder est un plate-former aux atours classiques, rendant hommage aux grands du monde du jeu vidéo mais tellement vibrant, innovant et rafraîchissant que l’on ne peut que l’apprécier. Certes, le jeu est court (donnez nous en plus Mr. Hester!!!) mais, sachant qu’il a été développé par une personne, la qualité est impressionnante. Je n’ai subi aucun bug technique ou graphique, ce qui est plaisant à l’heure actuelle. Les musiques m’ont emportées dans cette histoire, somme assez classique, mais très prenante. L’univers pixel art coloré m’a laissé une touche de poésie dans la tête et le petit plus, c’est qu’il n’est vraiment pas cher.
Ma note:
19/20
Coup de coeur