Se rendre au contenu

Indika: le test sur Playstation 5

Sanwie - 17 juin 2024​

_______________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

Indika  

Aujourd’hui, mon test va vous parler d’un jeu indépendant édité par les Polonais de chez 
11 bits studios et développé par un petit studio Russe du nom de Odd Meter, j’ai nommé « Indika ».

Après moults péripéties pour fuir la Russie, Odd Meter a réussi à terminer le développement difficile de leur jeu et nous offrir une satyre dérangeante et pleine de réflexions sur une Russie alternative de la fin du XIXème siècle et sur la religion Orthodoxe. J’ai eu la chance de jouer à ce jeu sur Playstation 5 mais il est aussi disponible sur Xbox series et PC pour la somme modique de 24,99€. Faisons maintenant un petit retour en arrière et découvrons l’histoire d’Indika.

L’aventure commence avec Indika, une nonne en quête d’aventures, qui après quelques temps passés dans son couvent moscovite, est envoyé par sa mère supérieure à l’extérieur pour apporter une missive à un monastère situé quelques kilomètres plus loin. Une simple excuse pour envoyer Indika loin de ses religieuses car notre jeune nonne a un léger problème, elle entend des voix, surtout celle du « Malin » et perturbe l’harmonie du couvent. Son épopée, en compagnie de son démon, et sa rencontre avec Ilya, son partenaire de voyage, l’amènera à se questionner sur sa foi et ses peurs.

Le jeu nous est présenté comme une aventure narrative nous dépeignant un conte de fée sombre qui prône la défiante réalité sur la religion orthodoxe russe, ses penchants politiques et l’environnement hostile qui en découle… comme une sorte d’hommage à l’auteur russe Dostoïevski (Crimes et chatiments) qui arrivait à conter une Russie de l’époque avec un ton surréaliste mais emplis d’une réalité aussi dure qu’angoissée tel que ce jeu nous l’offre. La narration se veut, aussi, très cinéma d’art et essai mais prend, également, beaucoup d’inspirations de certains scénaristes tels que Yorgor Lanthimos (Pauvres créatures, la favorite), Darren Aronofsky (The whale, Black Swan, Requiem for a dream) ou encore Ari Aster (Midsommar, Hérédité).
L’ensemble de l’aventure tourne autour de l’incompréhension d’Indika sur certains problèmes spirituels, d’autres de la société dans laquelle elle a grandi et sa croyance en général mais aussi, sur ses erreurs passées et sur ses multiples tentations, qui sont représentées ici par le diable qui parle dans sa tête.

Le questionnement des deux personnages, à travers leur échange durant leur périple, porte à se questionner soi-même sur des sujets tels que la vie, les conséquences de ses actes et la foi en quelqu’un ou quelque chose d’immuable, allant au-delà de la question du bien et du mal. Attention, tout n’est pas que sombre et difficile, quelques passages amènent leur lots de douceur et d’arrêt du temps qui apportent un attachement certain pour les personnages.  En ce qui concerne le gameplay, Indika se présente comme un TPS (jeu à la troisième personne) qui évolue dans un monde remplis de plate-formes et de puzzles à résoudre saupoudré de scènes d’actions de-ci de-là qui vous feront évolués dans ce décor assez froid.
Vous trouverez tout au long de votre aventure, des artéfacts représentants la foi orthodoxe, assez intéressants à lire, et quelques cierges à allumer qui vous permettront de remplir votre jauge d’expérience ou plutôt de foi.

Un principe de niveau qui, de premier abord, n’a rien d’important durant votre voyage mais à la fin du jeu, vous permet de comprendre cette dernière. Vous aurez, également, quelques petites séquences de pixel art, assez fun, qui représenteront le passé d’Indika et qui permettront de changer un peu de gameplay et d’ambiance.
Pour ce qui est des graphismes et l’ambiance du jeu d’ailleurs, il est, principalement, froid comme on pourrait imaginer être la Russie de l’époque. Des décors enneigés à perte de vue, un couvent perdu dans les montagnes, un moulin gigantesque à l’abandon, une usine de poissons totalement altérée de la réalité et beaucoup de maisons défraîchies, parfois détruites par des explosions ou simplement à l’abandon… 

Les graphismes, réalisés sur Unreal Engine, sont, par contre, très beaux pour un petit studio. Les scènes de gros plans sur les visages des personnages sont impressionnantes et accentuent la déformation de la réalité que voit Indika, au travers du démon. Les sentiments de peur, d’angoisse aussi sont exacerbés par ces déformations. Et les effets de lumières et de particules dans certains passages, comme l’endroit secret d’Ilya par exemple, sont à tomber.

Les personnages secondaires sont durs et virulents envers Indika et Ilya, ce qui continuent à contribuer à l’ambiance oppressante. Mais tout n’est pas que froid et hostile, les parties en pixel art, que je mentionne plus haut, sont beaucoup plus vivantes et colorées. Ce qui est représenté clairement comme la réalité passée d’Indika a ce côté innocent, joyeux et déformé de la vérité tel qu’un enfant nous le conterai. Ces parties sont vraiment une bouffée d’air à prendre entre deux sessions de malaise et d’introspection, amenant un gameplay plus arcade que l’aventure principale.

Pour finir, niveau sonore, il n’y a pas grand-chose à retenir en terme musical mais par contre, le sound design de l’environnement est exceptionnel et la réverbération des voix des personnages dans certains lieux très bien maîtrisées. En parlant de voix, un doublage russe est mis en place dans le jeu et ça permet une immersion totale dans cette Russie alternative.

Les points positifs:


Les graphismes excellents


Le sound design


Le doublage russe


Le voyage d’Indika


Les thèmes abordés


Les passages en pixel art


Les points négatifs:


 Assez court


Bande originale oubliable

Mon avis personnel et ma note:

En conclusion, j’ai commencé l’aventure en me demandant pourquoi je jouais à ce jeu parce que bon, faut l’avouer, jouer une nonne ça vend pas forcément beaucoup de rêve d’aventure, énormément de questions oui mais d’aventure pas vraiment. Mais la réponse, comme pour Indika, m’est venue tout au long de son voyage d’introspection. L’histoire, contrairement à ce que l’on peut penser, est très intéressante et accompagner Indika et Ilya dans leurs doutes et leurs peurs permet une réflexion sur les thèmes abordés qui, j’avoue, ne pensait pas me toucher autant mais qui laisse une marque. Je n’ai pas parlé du temps de jeu mais ça m’a pris 5 ou 6 heures pour le terminer. Je ne l’ai pas fini à 100 % mais le platine n’a pas l’air foncièrement compliqué à débloquer pour les complétionnistes. Le rythme était soutenu, la pression parfois intense, le malaise quasiment omniprésent mais l’aventure était au rendez-vous et ce voyage d’introspection a été une belle découverte.



Ma note: 

15/20


in Test
Se connecter pour laisser un commentaire.
Stellar Blade: le test sur Playstation 5