Assassin's Creed Shadows: le test sur Playstation 5

Après pas moins de trois reports, nous avons réellement eu peur du résultat de cet opus. Et pourtant, Ubisoft nous livre ici un épisode riche, mais malheureusement pas sans défauts...

Un cadre somptueux : le Japon féodal
Le jeu se déroule dans un Japon féodal magnifiquement représenté. Les panoramas sont superbes : le ray tracing sublime les montagnes enneigées, l’eau est réaliste, le soleil filtre à travers les forêts de bambou, les temples sont détaillés, et les forêts colorées sont balayées par le vent... Une véritable réussite artistique. Le climat dynamique ajoute à l’immersion : pluie, vent, nuages mouvants, saisons qui changent et influencent les environnements et les quêtes.

La narration est bien travaillée, s'appuyant sur un véritable glow-up dans les textures et l'environnement. Le monde du jeu apparaît ainsi plus vivant, avec une nature qui réagit aux actions du joueur, comme les traces de pas dans la neige ou les bambous qui se coupent pour ouvrir un passage ; le climat accompagne l'immersion. Toutefois, cette prouesse visuelle est parfois entachée par une baisse de framerate inexpliquée, qui vient freiner l'expérience globale.

Dès les premières heures de jeu, on remarque le soin apporté aux détails graphiques des personnages principaux : la sueur perlant sur les visages, le sang luisant sur les vêtements et le sol après un affrontement, les textures réalistes des tissus et des cheveux, ainsi que les expressions faciales bien animées. Malheureusement, ce niveau de qualité n’est pas homogène : certains personnages secondaires paraissent bien moins travaillés, ce qui est dommage.

À cela s’ajoutent les bugs de texture récurrents, des PNJ qui traversent le sol, ou encore des problèmes de collisions toujours présents depuis plusieurs opus, ce qui donne l’impression qu’Ubisoft s’endort sur ses acquis. La différence entre les cinématiques scénarisées, très soignées, et celles générées en temps réel est également trop marquée... La bande-son mélange musique traditionnelle japonaise et instruments modernes comme la guitare électrique, ce qui ne plaira pas à tout le monde. Le sound design reste toutefois très réussi.

La Shinobi ou le Samuraï

Le jeu propose deux personnages aux styles bien distincts. Yasuke est un personnage lourd mais puissant, capable de réaliser aussi bien des coups basiques que des attaques chargées. En revanche, Naoé, bien que légèrement moins robuste, se distingue par sa rapidité et son agilité, ce qui en fait le véritable assassin et, selon moi, le personnage principal aux techniques discrètes et fluides, rappelant l’archétype de l’assassin d’origine.

Le joueur peut passer de Naoé à Yasuke à n’importe quel moment, offrant le choix entre une approche plus discrète ou plus brute. Il est toutefois important de noter que certaines quêtes sont conçues exclusivement pour l’un ou l’autre des personnages.

Naoé possède une grande variété de compétences, allant du maniement du katana aux techniques de shinobi, en passant par des armes comme le kusarigama et le tanto. Ses armes évoluent au fil du jeu, notamment ses kunai et shurikens, permettant d’adapter son style de combat. Dans l’arbre de compétences, vous avez la possibilité d’orienter Naoé vers la voie de l’assassin, offrant ainsi un combat technique et précis, tandis que le style de combat de Yasuke repose davantage sur la puissance brute.

Naoé maîtrise parfaitement le parcours, même si, à l’occasion, elle refuse de grimper. Elle dispose d’un grappin lui permettant d’atteindre les points les plus élevés des temples et des montagnes. Grâce à ses compétences, elle peut siffler pour attirer les ennemis, les observer pour mieux les marquer, lancer des kunai pour les éliminer en une fois, et se déplacer furtivement dans les ombres. Elle est également capable de se suspendre au plafond afin de se cacher ou de surprendre ses adversaires, et bien plus encore...

Yasuke dispose d’un arsenal diversifié comprenant katana, lance, arc et une grosse masse. Bien qu’il soit très fort et idéal pour un style de combat bourrin, sa lourdeur le rend moins efficace dans les parcours nécessitant de l’agilité, comme marcher sur des cordes.

L'exploration au cœur du Japon
La carte du jeu est riche en découvertes, regorgeant de quêtes annexes, d’animaux à observer et de temples à explorer. Vous pourrez y trouver du matériel de plus en plus puissant, voire légendaire, et accumuler des points d’expérience pour développer vos compétences. La forge vous permet d’améliorer vos armes et vos tenues, conférant des avantages supplémentaires qui favorisent le level up et débloquent de nouvelles techniques et connaissances.

Vous avez la possibilité de créer votre propre repère en choisissant soigneusement vos bâtiments, vos arbres et même les animaux qui l’habiteront. Il est également possible d’engager des personnages pour constituer une équipe, que vous pouvez appeler en plein combat pour bénéficier d’un soutien supplémentaire. Les animaux découverts peuvent être libérés dans votre repère, où il est même possible de les caresser.

Dans le menu principal, l’option "Mémoires" permet d’accéder à tous les opus si vous les possédez dans votre bibliothèque, ceux-ci étant classés par date et par époque. De plus, les conversations offrent plusieurs choix qui influencent l’avancée de l’histoire.

Malgré l’ensemble des mécaniques et la richesse du gameplay, le jeu souffre de plusieurs problèmes techniques. On observe régulièrement des bugs d’affichage de textures, des bugs de ragdoll ainsi que des problèmes de collisions, des défauts qui semblent être restés inchangés depuis les anciens opus d’Ubisoft.

Mon avis personnel et ma note:

 En conclusion, malgré trois reports et quelques inquiétudes initiales, cet opus se déroule dans le Japon féodal et offre une expérience riche et immersive qui séduit par sa narration bien travaillée, ses environnements luxuriants et ses animations remarquables. Le jeu propose un système de progression intéressant, où l'on peut alterner entre un assassin discret, Naoé, aux techniques fluides et variées, et un guerrier plus brutal, Yasuke, dont la puissance compense la lourdeur. Les décors, le ray tracing et le sound design contribuent à créer un monde vivant et dynamique, où le climat et la nature réagissent au gré de vos explorations. Cependant, les habituels bugs d’Ubisoft, les différences marquées entre les cinématiques scénarisées et celles du gameplay, ainsi que quelques choix musicaux discutables, rappellent que l'innovation se fait encore attendre. Malgré ces faiblesses, le jeu reste une belle réussite en termes d'ambiance et d'esthétique, même si Ubisoft semble s'appuyer sur ses acquis plutôt que de prendre de réels risques.